La phobie du travail, que l’on appelle aussi ergophobie (peur d’aller travailler), dépasse largement la simple paresse ou le stress devant un employeur quelque peu difficile ou exigeant.

La peur d’aller au travail empêche ceux qui en souffrent de se rendre au travail ou de chercher un emploi quand ils sont au chômage.

Et si certains ergophobes parviennent à se rendre au travail, c’est au prix d’une grande souffrance psychique ce qui nous amène à nous poser 2 questions :

  1. Y a t’il une relation entre trouble anxieux généralisé et travail ?
  2. D’où vient cette phobie du travail et comment ne plus en souffrir ?

Les symptômes de la peur d’aller au travail

Les symptômes de la phobie du travail sont très proches, voire identiques, aux symptômes de toutes les autres phobies.

Quand le patient se retrouve confronté à l’objet de sa phobie, il ressent les symptômes suivantes :

  • Vertiges, évanouissement, malaise,
  • Bouffées de chaleur, frissons, sueurs froides, etc.,
  • Tremblements,
  • Palpitations, tachycardie,
  • Nausées, vomissements, douleurs abdominales,
  • Peur panique (ex : peur du vide phobie),
  • Sensation d’étouffement.

En revanche, comme pour toutes les phobies, l’objet qui déclenche la phobie du travail varie d’une personne à l’autre. Dans certains cas extrêmes, la simple idée de quitter son domicile suffit à déclencher la crise de phobie.

Dans d’autres cas, ce seront des situations plus précises, comme un entretien avec un supérieur ou une réunion qui produisent la crise. Il en est ainsi quand une personne a peur de prendre la parole en public. Attention : il ne faut pas pas confondre la phobie du travail avec une angoisse existentielle.

La remise en cause de sa vie et de ses accomplissements à certains âges amène à ressentir une grande lassitude dépressive face aux tâches quotidiennes d’un travail qui nous plaisait avant.

On ne parle pas alors de phobie, mais de crise existentielle, associée ou non à une dépression au travail.

Peur d'aller au travail : Symptômes de la phobie du travail

Peur d’aller au travail : les différentes causes de l’ergophobie

L’ergophobie est une phobie peu connue et très mal reconnue, comme la phobie administrative soit-il écrit en passant. Cela s’explique du fait que nos sociétés modernes tournent toutes entières autour du travail.

Pourtant, l’ergophobie est une phobie plutôt banale à bien des égards, d’un point de vue psychiatrique évidemment. Ainsi, les causes de l’ergophobie sont celles de nombreuses phobies. Ce qui signifie que les causes de l’ergophobie sont très différentes d’un patient à l’autre.

Généralement, la phobie apparaît suite à un événement traumatisant. Souvent, ces stress traumatiques ont eu lieu pendant l’enfance ou l’adolescence. Dès lors, ils sont les plus susceptibles de provoquer une phobie.

Un échec professionnel cuisant ou une humiliation publique dans un cadre professionnel sont des sources fréquentes de dépression dont émergent souvent des ergophobies. Certaines personnes semblent également plus frappées par les phobies que d’autres.

Une faible estime de soi et un trouble de l’anxiété généralisée sont des causes fréquentes de phobie. Comme nous passons un tiers de notre vie au travail, cet environnement produit facilement des phobies (phobie sociale, anxiété sociale, peur de mal faire, anxiété de performance, etc.).

Cette forme de prédisposition a donc des origines environnementales et aussi contextuelles. Des parents violents ou souffrants eux-mêmes d’anxiété ont souvent des enfants anxieux.

Peur d’aller au travail ou peur de sortir de chez soi ?

Dans certains cas, le patient confond sa phobie de sortir de chez lui avec une phobie du travail. Puisque le travail représente souvent notre activité extérieure la plus courante, ceux qui ont peur de sortir de chez eux ont peur d’aller au travail.

Ils peinent à faire la différence entre les deux, car penser rationnellement face à une phobie n’est ni facile ni opportun. En effet, si intellectualiser ou rationaliser face à une phobie était la solution, cela se saurait…

Cet aparté étant fait, on appelle souvent la peur de sortir, l’agoraphobie. Cette phobie se caractérise par la peur intense de se trouver dans un endroit dont on ne peut pas s’échapper facilement.

Beaucoup de situations correspondent à cette phobie, notamment le travail. En cas de difficultés ou d’inconfort au travail, le patient ne peut pas simplement s’enfuir et rentrer chez lui. Il associe alors son agoraphobie à de l’ergophobie voire à de l’anxiété sociale.

Pourtant, identifier correctement la nature de ses phobies est essentiel. Sans cela, le traitement de la phobie est impossible. D’ailleurs, le rôle d’un comportementaliste professionnel consiste justement à analyser précisément la phobie, ses origines et, avant tout, à en comprendre le mécanisme.

En effet, grâce à un outil dit de contextualisation, il s’agit d’apporter une réponse adaptée à l’aide de la thérapie comportementale.

Peur d'aller au travail : Peur de sortir de chez soi pour aller travailler

Peur d’aller au travail et arrêt de travail

Tous les troubles psychiques et psychiatriques ouvrent théoriquement le droit à un arrêt de travail d’une durée variée. Les troubles anxieux et les phobies ne font pas exception.

Si vous souffrez d’ergophobie, vous pouvez donc demander un arrêt de travail à votre médecin. En revanche, cet arrêt de travail ne pourra pas être rédigé par n’importe qui.

Effectivement, seul un psychiatre est en mesure de statuer définitivement sur l’existence d’un trouble psychique nécessitant un arrêt maladie. La situation est alors douloureuse pour beaucoup de patients qui peinent à obtenir cet arrêt de travail. Cela leur permet pourtant d’obtenir le temps dont ils ont besoin pour se soigner.

A ce propos, il est important de noter que l’Assurance maladie recommande le recours à la thérapie comportementale (ou thérapie cognitivo-comportementale), notamment, parce qu’elle est très efficace et très rapide.

La thérapie comportementale soigne plus de 95 % des phobies en quelques semaines seulement. Les patients peuvent même la suivre en toute autonomie, à distance. Elle est également très utile pour renforcer sa résistance au stress et bénéficier d’un meilleur rapport au travail, quand celui-ci se déroule dans de bonnes conditions évidemment.

Dernière précision, en cas de harcèlement moral de la hiérarchie, le problème ne vient pas du patient phobique, mais de l’organisation du travail laquelle facilite ce type de comportement abusif.

Ergophobie : pourquoi votre travail vous angoisse-t-il ?

Les raisons qui mènent votre travail à vous angoisser sont nombreuses et très diverses. Dès lors, comprendre les raisons derrière le sentiment d’angoisse est une étape essentielle pour se rassurer et vaincre l’anxiété.

Cependant, que ce soit écrit tout de suite: comme vous le lirez souvent dans les différents article de ce blog, en terme purement comportemental, se rassurer au travail ne sert à rien! Seul un travail thérapeutique adapté à votre situation, à l’aide d’exercices comportementaux dédiés, vous aidera à vaincre l’angoisse au travail.

Ainsi, je vous invite à vous interroger sur le contexte et les ces causes de votre angoisse en intégrant la différence fondamentale entre:

  • Les angoisses individuelles,
  • Les angoisses contextuelles.

Les angoisses contextuelles sont les plus évidentes et les plus faciles à résoudre. Comme leur nom l’indique, elles dépendent du contexte dans lequel vous travaillez. Bien sûr, certains éléments de ce contexte vous sont personnels, mais l’angoisse reste contextuelle.

Peur d'aller au travail : L'angoisse apparait en fonction de certains contextes.

Par exemple, si vous vous sentez inadapté(e) dans votre travail ou que vous manquez de certaines compétences, l’angoisse est personnelle, mais contextuelle. Généralement, les angoisses contextuelles sont liées à l’ambiance au travail, à la pression exercée sur vous et au comportement de la hiérarchie (ex: harcèlement)..

Ces angoisses sont à prendre au sérieux. Elles peuvent provoquer l’apparition de troubles anxieux, des syndromes dépressifs profonds et pousser les travailleurs anxieux au suicide.

Face aux angoisses contextuelles, un changement du milieu ou d’environnement sont absolument nécessaires. De l’autre côté, les angoisses individuelles relèvent davantage de la personnalité et de la psyché de chacun.

Certaines personnes souffrent de troubles de l’anxiété généralisée ou d’une phobie du travail. Ces personnalités anxieuses ressentent une forte angoisse au travail ou à la simple idée de travailler.

Généralement, c’est surtout la pression de la performance ou le fait de devoir obéir à un cadre strict qui génère l’angoisse.

Ergophobie : comment se rassurer au travail et vaincre l’angoisse ?

Le travail est le milieu le plus souvent associé à l’angoisse. C’est aussi l’endroit où nous passons le plus de temps dans une journée. Le milieu professionnel peut tout à la fois être l’objet de grandes angoisses et la cause de l’apparition de nombreux troubles anxieux, notamment de la phobie du travail.

Les personnes anxieuses qui souffrent d ergophobie doivent donc apprendre à se rassurer au travail pour briser ce cercle vicieux et délétère. Grâce à quelques astuces simples, vous pouvez vous sentir mieux au travail, combattre l’anxiété et l’empêcher de vous paralyser.

Généralement, les choses s’arrangent progressivement d’elle-même grâce à la mise en place d’un cercle vertueux. Vous gagnez en confiance, vous travaillez mieux et vous angoissez de moins en moins.

Attention tout de même à ne pas sombrer ensuite à la moindre contrariété. La première chose à faire pour se rassurer au travail, c’est d’accueillir l’anxiété et de ne pas essayer à tout prix de la faire taire.

Utiliser quelques exercices de respiration et de cohérence cardiaque est une bonne initiative. Mais cela n’est pas une solution à long terme. En effet, vous ne devez pas en faire une excuse pour ne pas écouter vos tensions et vos inquiétudes.

Prenez le temps de les regarder en face pour mieux les comprendre. Ensuite, essayez de bannir de nombreuses habitudes de travail mal adaptées aux personnes anxieuses. Les listes de choses à faire sont de vrais pièges si vous jugez mal votre temps et la durée de chaque tâche.

Si vous dressez de telles listes, soyez très précis sur la nature de chaque tâche et n’hésitez pas à fonctionner avec des microtâches pour remplir raisonnablement la journée.

Bien sûr, si vous constatez que votre hiérarchie est à l’origine de vos angoisses, car les quantités de travail qu’elle vous donne sont toujours impossibles à finir dans les temps, le problème ne vient pas directement de vous.

Peur d'aller au travail : Harcèlement et gestion du risque social en milieu de travail

Si vous l’estimez nécessaire, essayez de faire comprendre à votre supérieur hiérarchique l’intérêt qu’il a à prendre en compte la question de l’anxiété au travail. Ainsi, n’hésitez pas à l’informer de toute forme de harcèlement dont vous êtes victime.

Autant à propos de harcèlement au travail, que de harcèlement sexuel au travail, n’hésitez pas non plus à informer la médecine du travail. Celle-ci joue un rôle important en matière de prévention des risques psychosociaux.

Je pense, par exemple, au comportement abusif de certains personnels d’encadrement lesquels, bien évidemment, sont la cause d’angoisses chez certains employés quel que soit leur statut.

Comment surmonter l’ergophobie ?

Le problème de l’angoisse au travail, c’est qu’elle ne se limite presque jamais au monde du travail. Soit elle lui préexiste, comme dans le cas d’un trouble de l’anxiété généralisée, soit elle provoque un trouble anxieux qui ne cesse de grandir tant qu’il n’est pas traité.

Heureusement, avec l’aide nécessaire, on peut facilement surmonter ses angoisses. A ce propos, je vous rappelle que l’Assurance maladie recommande aux personnes souffrant de troubles anxieux de suivre une thérapie comportementale.

Avec l’aide d’un comportementaliste professionnel, vous apprenez à mieux gérer votre anxiété en comprenant le mécanisme et le contexte des peurs irrationnelles à l’origine de vos peurs.

Cette exploration très personnelle vous mène souvent à comprendre les événements, traumatisants ou non, à l’origine de votre personnalité anxieuse. Ensuite, la thérapie comportementale prévoit des exercices comportementaux qui vous permettent de neutraliser l’objet de votre peur.

Cette mise en situation progressive  – exclusivement mentale – produit une mithridatisation de la peur. Grâce à la compréhension de ces peurs irrationnelles, le patient apprend à ne plus ressentir d’angoisse face à des événements qui le terrorisaient avant.

Il apprend donc à objectiver et à lâcher prise. Les résultats de cette thérapie sont souvent impressionnants. Plus de 9 patients sur 10 sont définitivement débarrassés de leurs angoisses au travail en quelques semaines seulement.

Ainsi, pour ne plus avoir peur d’aller au travail, je vous invite à cliquer sur le lien ci-dessous :


La + efficace des solutions commence ici.


Si vous souhaitez partager votre expérience liée à la peur d’aller au travail (ergophobie), ou m’adresser un message, je vous invite à utiliser le formulaire en-dessous du présent article.


Article mis à jour le 21 novembre 2023 par Frédéric Arminot.


Frédéric Arminot
Frédéric Arminot

Ancien grand anxio-dépressif, et victime d’angoisses aux multiples conséquences des années durant, je suis spécialisé dans le traitement des problèmes d'angoisse, d'anxiété, de dépression, de phobie, et de toc, et exerce depuis plus de 25 ans en qualité de comportementaliste (coach comportemental). Mes compétences dans les domaines de l'approche systémique de Palo Alto (approche stratégique et brève orientée solution) me permettent de résoudre 16 cas sur 17 en moins de 2 mois (95 % de résultats). Pour en savoir +, je vous invite à prendre connaissance du protocole de résolution de problèmes en ligne que j'ai conçu. Si vous le souhaitez, vous pouvez aussi bénéficier de consultations thérapeutiques en cliquant sur ce lien : Consultations thérapeutiques

Leave a Reply

Your email address will not be published.